Les affaires de classe se révoltent
Il était une fois, dans un endroit que tout le monde connaît, des feutres qui voulaient rester en vacances…
Profitant d’une fenêtre entrouverte, un hibou, frappé d’insomnie, guette à l’intérieur pour voir ce qui s’y passe. Normalement, il ne devrait y avoir personne, sauf des tables, des chaises, un tableau noir et des fournitures scolaires. Bien entendu, en théorie, ce ne sont que des objets. Et pourtant, ce hibou tend l’oreille. Que peut-il bien y avoir à écouter de si intéressant ?
Avant d’aller plus loin dans notre histoire, il faut que je t’avoue quelque chose de très important. Approche-toi plus près, car je vais chuchoter. Dans cette histoire, il existe un langage spécial, une langue parlée par tous les objets et les animaux.
Mais, revenons à nos moutons. Pour l’heure, ce qui intéresse notre hibou, ce sont les plaintes des affaires de classe qui tiennent actuellement une réunion au sommet.
Pourquoi ?
Eh bien, c’est très compréhensible quand tu y penses ! Les vacances scolaires sont bientôt terminées et toutes les affaires de classe vont bientôt reprendre elles aussi le travail. La salle de classe si calme pendant cette période, va bientôt être au cœur d’un remue-ménage !
Voilà donc, ce qui préoccupe les affaires de classe…
Sans gêne, le hibou écoute la conversation des crayons et des feutres :
— Les vacances c’est super, dit un crayon, pas de bruit d’enfants qui bavardent et surtout pas d’enfant qui me mordille avec ses dents !
— Oh oui ! poursuit un feutre rouge. En plus, à chaque fois qu’ils enfoncent leurs dents sur nous, ils nous mâchouillent et notre couleur, si belle, s’enlève peu à peu. On devient vieux d’un coup !
— Oui, c’est vrai ! En plus, les enfants veulent ensuite nous remplacer, justement parce que nous sommes usés alors que ce sont eux qui nous donnent cette mauvaise mine ! renchérit un feutre vert.
Mais finalement, à quoi peuvent bien servir toutes ses jérémiades ? se dit le hibou. Les femmes de ménage sont venues faire briller tout le mobilier hier, ce qui sonne la fin des vacances. Inévitablement.
Et puis, ils sont presque toujours en vacances et ont la chance d’être à l’abri, dans une belle salle de classe, contrairement aux hiboux qui restent toujours dehors, à grelotter dans le froid ou à transpirer dans le chaud.
Le hibou secoue sa tête d’un air de désolation.
Maintenant, la discussion prend une autre tournure. Voilà qu’à présent, les affaires de classe se posent des questions ! Elles n’ont vraiment rien d’autre à faire, se dit le hibou qui penche encore un peu plus son cou pour mieux suivre la conversation. Heureusement que la branche de l’arbre où il se tient est assez longue !
Décidément, se dit-il, les affaires de classe se plaignent tout le temps. Toute chose a un début et une fin. À chaque début de vacances, tout le monde pleure parce que tous souhaitent rester à l’école et à chaque fin de vacances tout le monde pleure parce que tous souhaitent rester en vacances. Décidément, c’est à n’y rien comprendre !
Notre hibou s’en va sans que personne ne le remarque.
Pourquoi personne ne l’entend ? Tout simplement, parce qu’il est très silencieux, grâce à des ailes spéciales, à bord dentelé, avec un plumage moelleux fait de plumes de forme arrondie, qui lui servent beaucoup la nuit, lorsqu’il chasse les souris !
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